Crise des migrants


Si l'actualité se fait souvent l'écho de débats relatifs à l'immigration, un terme générique revient souvent, celui de migrant. Sa récurrence a presque relégué un autre mot attaché à cette thématique, celui d'immigré. Alors parle-t-on bien des mêmes personnes en employant un terme plutôt que l'autre ou s'agit-il des faces d'un même phénomène ?

Un migrant, qu'est-ce que c'est ?

Le mot indique une action en cours. L'homme qui migre opère une migration ; il est en mouvement. Aussi ce statut ne devrait, d'un point de vue étymologique, lui être attribué que le temps d'un voyage, le temps de rejoindre la destination choisie. C'est donc une personne qui quitte un pays (a priori celui dont il est le citoyen) pour se rendre dans un autre. Ce statut est donc un statut transitoire qui doit lui être retiré dès sa destination finale atteinte. Une fois installé, il n'est plus migrant ; il devient immigré dans son pays d'accueil. Un migrant n'est pas non plus un réfugié. Si les deux quittent en effet leur pays respectif, c'est le motif qui les distingue. Le réfugié fuit pour échapper à la violence de la guerre ; le migrant quitte son pays pour d'autres motifs que celui-ci.

L'effet est le même, ils quittent leur pays, mais la cause diffère.

Les causes multiples de la migration

Migrant

L'Histoire nous renvoie des causes récurrentes qui imposent la migration des hommes et des femmes, voire de peuples entiers. La guerre, la famine sont au premier rang des catalyseurs de migration. Les déstabilisations de pays africains ou d'Europe centrale ont ces dernières années provoqué des migrations massives. Mais une nouvelle cause est apparue, et les experts s'accordent à en faire une cause majeure de déplacements de populations dans les décennies à venir : les rejets de gaz à effet de serre et leur conséquence sur le réchauffement climatique.

Ce bouleversement des écosystèmes aboutis à rendre impropre à la vie des territoires entiers réduisant leurs habitants à la nécessité de fuir pour subsister. Montées des eaux dramatiques dans certains coins de globe, désertification et températures étouffantes sous d'autres latitudes, si les effets sont différents, les conséquences sont identiques et se résument à cette angoissante alternative : fuir ou mourir.

Les réactions face aux migrants

Ces mouvements de population peuvent bouleverser certains équilibres. Face à ce phénomène, la société civile se divise en deux camps. D'un côté, les partisans du repli à l'image de certaines villes qui se barricadent pour leur interdire l'accès et ainsi assurer et maintenir un sentiment de sécurité pour les habitants. De l'autre, de nombreuses associations qui œuvrent pour venir en aide à ces familles parfois accompagnées d'enfants en bas âge. Ces dernières se mobilisent parfois en amont et proposent leur aide à ces populations en chemin vers leur eldorado.

D'autres accompagnent ces populations une fois arrivées dans leur pays d'accueil, ou pays d'escale. Denrées alimentaires, aides psychologiques ou administratives, les façons d'aider sont multiples et attestent de l'ampleur des besoins. Quelle que soit la position adoptée, elle renvoie immanquablement à une réflexion profonde et interroge l'identité de chacun en ce qu'il porte en lui sa part d'humanité.

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